Le 10 février dernier, le Luxembourg a présenté officiellement son module de rapatriement de patients infectieux par voie aérienne (MEVAC). Cette présentation a été effectuée en présence de M. le Ministre de l’Intérieur, Dan Kersch, ainsi que de représentants de la Commission européenne, de l’Organisation mondiale de la santé, de l’armée de l’air américaine, du Ministère des Affaires étrangères, du Haut-Commissariat à la protection nationale, de l’Administration des services de secours et de la Luxemburgish Air Rescue (LAR). Une présentation similaire avait déjà eu lieu à une date antérieure en présence de l’Ambassade du Japon.
Le Mevac de patients infectieux est un module médical qui a été développé pour le rapatriement de patients internationaux, particulièrement pour les travailleurs humanitaires engagés dans la crise Ebola. Le Mevac a été développé et est géré par la LAR, en collaboration et sous contrat pour le gouvernement luxembourgeois. Il s’agit en l’occurrence de deux avions de LAR, adaptés pour le transport de patients suspectés ou confirmés infectés par la maladie Ebola. Le deuxième avion sert en soit de solution de réserve en cas de problème avec le premier.
Le Luxembourg s’est inscrit pour une période de deux ans dans le nouveau pool volontaire du mécanisme de protection civile européenne et ceci pour un maximum de 48 missions. Cela signifie que nous nous sommes engagés pour cette durée envers la Commission européenne à fournir une capacité de rapatriement pour des travailleurs humanitaires internationaux. Les demandes peuvent être effectuées par des États ou certaines grandes organisations internationales. En échange, le Grand-Duché bénéficie de co-financement de la part de la Commission européenne en matière de frais de transports mais également pour la transformation des avions qui a été nécessaire pour le rapatriement de patients infectieux.
Toutefois, cela ne signifie aucunement que les patients sont envoyés vers le Luxembourg. Bien que les avions de LAR décollent effectivement de leur base du Findel, la destination sera organisée au cas par cas selon la nationalité du patient ou les hôpitaux européens voir internationaux qui auront préalablement acceptés de les accueillir.
Le cahier de charge pour ce projet était particulièrement contraignant. Il s’agissait d’élaborer une solution de rapatriement de patients avec comme condition première, la sécurité dans tous les aspects. La solution présentée permet d’empêcher tous contact physique entre le patient, le staff (pilotes, médecins, infirmiers et personnels au sol) mais également avec l’appareil lui-même. En plus du matériel tel que les bulles de protections et les costumes de protections, il a fallu que le personnel passe par des formations spécifiques et que des procédures strictes soient élaborées. L’objectif premier, dès le départ de ce projet, a été d’exclure toute contamination accidentelle pouvant avoir des répercussions sur le personnel et plus largement sur le Grand-Duché. Les solutions apportées sont à ces titres particulièrement prudentes.
Pour LAR et pour le gouvernement luxembourgeois, il s’agissait de développer une capacité de rapatriement avec les avions existants capables pour le patient d’être évacué rapidement et dans des conditions le plus confortable possible, dans le respect de la dignité de la personne. De plus, garantir le plus haut niveau de sécurité pour tout le staff impliqué dans le rapatriement, offrir une capacité d’assistance aux humanitaires internationaux mais également par la même, élaborer une solution pour tous les humanitaires sous contrat luxembourgeois faisait également partie des objectifs à atteindre.
Ce module est une contribution importante dans la crise Ebola de la part du Luxembourg. Cette nouvelle assurance pour les travailleurs internationaux, assurance jusque-là largement déficitaire au niveau international, doit permettre d’encourager plus de travailleurs humanitaires à rejoindre les pays touchés. Ils ont ainsi une garantie supplémentaire d’être ramené rapidement et en toute sécurité en cas de problème sur place. La présentation officielle du module a permis de démontrer que l’objectif avait été atteint.