Le 20 mars 2018, le projet de loi portant organisation de la sécurité civile et création d’un Corps grand-ducal d’incendie et de secours fut voté à l’unanimité à la Chambre des Députés et le CGDIS fut créé au 1er juillet 2018. A cette occasion, la Chambre des Députés avait demandé au Gouvernement de dresser rapidement un bilan intermédiaire de la mise en œuvre de la réforme.
C’est dans ce contexte que le collège des experts-consultants qui avait été chargé en 2010 de mener une réflexion quant à une réorganisation institutionnelle et opérationnelle des services de secours luxembourgeois a été mandaté de faire un premier bilan sur la mise en œuvre de la loi du 27 mars 2018. Ceci afin d’identifier les différents points de satisfaction et d’insatisfaction relatifs aux mesures qui ont été prises dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme.
Ce rapport a été présenté en date du 27 février 2020 à la Chambre de Député et est dès à présent accessible au grand public.
Dans leur rapport, les experts retiennent tout d’abord le très grand engagement et la compétence professionnelle du personnel du CGDIS ayant non seulement permis la mise en place dans un temps remarquablement bref de l’ensemble des nouvelles structures mais également de prendre des options stratégiques adéquates dans l’option de la réalisation des objectifs de la réforme.
Le fait qu’avant même l’adoption définitive de la loi, les futurs responsables aient mis à profit le temps de la procédure afin de préparer ce qu’allait devenir le CGDIS a été positivement relevé. Ceci a permis une application immédiate des nouvelles structures afin de permettre une transition sans hiatus de l’Administration des services de secours vers l’établissement public CGDIS.
Au niveau des unités opérationnelles qui ont eu à faire face aux nouveautés de conception de la stratégie intégrée renonçant aux structures communales traditionnelles, les experts ont pu se convaincre d’une attitude très positive de la quasi-totalité des acteurs volontaires. Les innovations importantes telles la nouvelle chaine de commandement, l’adaptation de la formation, l’institution du « first responder » ou encore la professionnalisation de nombreux postes de responsabilité ont été en particulier très bien reçues.
Au-delà de cette évaluation très positive, le collège des experts-consultants a relevé quelques points qui ont été soulevés lors des différents entretiens :
- une certaine inquiétude des édiles communaux sur leurs responsabilités et compétences en la matière, leurs souhaits d’une meilleure information et de contacts plus suivis avec les instances du CGDIS et les questions de la reprise des immeubles affectés aux services de secours.
- la position des membres consultatifs du conseil d’administration qui regrettent un manque d’information.
- des problèmes d’égalité de traitement entre les professionnels repris par le CGDIS en fonction de la provenance de ces agents.
- un ressenti négatif des volontaires qui estiment excessive la durée des formalités d’engagement des aspirants pompiers et qui font état de retards dans la liquidation des indemnités.
- dans ce contexte encore, des doléances des volontaires sur certains classements et grades et des vétérans sur les modalités d’application de l’allocation de reconnaissance.
- la difficulté pour certains acteurs d’assimiler le grand nombre de textes et documents émis par les directions de CGDIS.
Il est à noter que la direction du CGDIS a déjà su réagir à certains de ces points qui relèvent plus de difficultés de démarrage de la nouvelle structure que de problèmes de fond.
En ce qui concerne l’organisation territoriale et opérationnelle du CGDIS, le rapport retient que celle-ci constitue une structure cohérente qui a su faire face à plusieurs reprises à des situations particulières d’urgence.
Les experts ont encore loué les efforts considérables qui ont été menés en ce qui concerne la formation des pompiers volontaires et professionnels du CGDIS avec l’élaboration de contenus nouveaux ou actualisés, de concepts didactiques et méthodologiques modernes, ainsi que l’adaptation de la durée des formations.
Finalement, les experts ont également soulevé que la création du CGDIS a été bien reçue par les différents partenaires du CGDIS, tels que le SYVICOL, le Haut-Commissariat à la Protection Nationale, l’Inspection du Travail et des Mines qui reconnaissent la performance opérationnelle du CGDIS, ses compétences et sa professionnalisation.
Le rapport en son intégralité est téléchargeable ICI